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Oser innover

le Jeudi, 28 Février 2013. posté dans Innovation, Idées Marketing

Lien Horticole du 6 février 2013

Oser innover

A la demande de Pascal Fayolle, rédacteur en chef du Lien Horticole, j'ai répondu à ses questions pour la rubrique Paroles d'expert dans le numéro spécial Lien Horticole "Oser et Innover" Salon du Végétal 2013 - page 17
Est il raisonnable d'innover dans un contexte économique fragile ? Comment maximiser les chances de réussite d'une idée nouvelle ? Quels sont les domaines dans lesquels la filière doit avancer ?

Tout d’abord, j’ai trop de respect pour la fonction de chef d’entreprise pour me permettre de dire à un dirigeant ce qu’il doit faire. Je vous propose donc de répondre simplement en vous faisant part de mes convictions, expériences et observations.

Est-il raisonnable pour les entreprises d’oser innover alors que le contexte économique est fragile ?

Oui la raison impose d’innover. Mais, pour que la prise de risque de l’innovation devienne raisonnable, elle doit s’appuyer avec confiance sur un processus d’innovation où sont intégrés et impliqués tous les maillons de l’entreprise et partenaires.
Nous ne vivons pas une simple crise où il suffit de tenir ferme le volant pour résister aux perturbations passagères mais bien une phase de mutation, de rupture. Les mutations commencent toujours par des mouvements de destruction de valeur. Vouloir poursuivre sur l’ancienne route, c’est se laisser emporter par ce flux destructeur. Innover c’est au contraire, développer sa capacité à créer de la valeur.   
Il est donc primordial d’innover. Au quotidien, cela veut dire être « malin », capter, questionner, expérimenter, développer son agilité. Sur le moyen et long terme, il s’agit plus fondamentalement de construire les nouveaux piliers de développement qui feront  les succès de demain.

On associe trop souvent innovation à investissement, service R&D, et long terme. Mais l’innovation, c’est avant tout une posture, une culture d’entreprise, un mode de management.  C’est à tous les niveaux : du concept à la relation client, pour améliorer la performance, réduire les couts, être unique pour ses clients. C’est se poser des questions et chercher des réponses : comment faire pour faire aussi bien ou mieux en mobilisant moins de ressources, moins de temps ? Qu’est ce qui est vraiment utile à mon process, à mon client, ne suis-je pas en train de faire du surcout qui n’apporte visiblement rien de plus à mon produit ? Que veut mon client ? Quelle différence visible puis je lui offrir ? …

Comment maximiser les chances de réussite d’une idée nouvelle ?

Il faut avoir beaucoup d’idées, pour pouvoir ensuite faire le tri, rebondir, simplifier, affiner et sélectionner celle qui nous semble la meilleure. Pour cela, il faut avoir une ouverture grand angle : être en veille active à 360 °, être nombreux à avoir des idées et donc solliciter ses équipes salariées, ses clients, fournisseurs, partenaires. Il faut intégrer très tôt l’ensemble des services de l’entreprise.  Chacun apporte son angle de vue, sa part de créativité et de réalisme lié à sa fonction dans le processus
Ensuite, il faut impliquer ses clients autant que possible et au plus tôt. On voit se développer de plus en plus des démarches de co-production. Il ne s’agit plus de faire des études de marché théoriques mais bien d’être en dialogue avec ses clients dans la vraie vie.

Il importe d’avoir une démarche claire : objectifs partagés, méthodologie, étapes, critères d’évaluation, et d’intégrer autant que possible des phases de test, expérimentation, avant généralisation.
Au final, le dirigeant est celui qui prend la décision. Il ne peut jamais être sûr de ne pas se tromper mais ces points clés permettent de limiter les risques d’erreur et d’augmenter les chances de réussite par l’implication des équipes et des clients qui seront moteurs, engagés, motivés, promoteurs des solutions.

Quels sont les domaines dans lesquels la filière doit avancer aujourd’hui ?

Ils sont multiples mais j’ai envie de les résumer en 2 points, qui sont à la racine des autres :

  • Le développement de l’esprit d’ouverture. Décloisonner à tous les niveaux, ouverture du regard, pour mieux appréhender l’éco-système dans lequel nous vivons, ouverture à toutes les parties prenantes, jusqu’aux « corps étrangers » porteurs d’autres savoirs ;
  • La culture de la mutualisation, qui permet d’accéder à un niveau d’innovation, de moyens, absolument inaccessibles au niveau individuel. Cela peut aller de la veille collective, aux projets de recherche collaborative de végépolys, en passant par la mutualisation de moyens techniques, humains, marketing….

Comprendre que l’on peut gagner à fonctionner ensemble sur des projets  sans perdre pour autant son identité et sa capacité de décision pour son entreprise est une étape clé. A partir de là, toutes les dynamiques sont possibles, dans tous les domaines.  

Et vous, qu'en dites vous ?

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